
L’Arabie saoudite a annoncé ce mercredi 4 novembre 2020 son intention d’assouplir les principales restrictions du système Kafala imposé à des millions de travailleurs étrangers. Les nouvelles dispositions entreront en vigueur le 14 mars prochain.
A partir de mars 2021, ces travailleurs n’auront plus besoin de l’autorisation de leur employeur pour changer d’emploi, voyager ou quitter définitivement l’Arabie saoudite, où vivent quelque 10 millions de migrants, a indiqué le ministère des Ressources humaines et du développement social.
Les organisations de défense des droits humains n’ont de cesse d’appeler l’Arabie saoudite à abolir le système de Kafala, qui met l’employé étranger à la merci de son employeur et qui est assimilé à une forme d’esclavage moderne.
« Cette initiative améliorera l’environnement de travail » en Arabie saoudite, a souligné le ministère dans une déclaration publiée par l’agence de presse officielle saoudienne SPA.
Les nouvelles dispositions entreront en vigueur le 14 mars prochain, selon la même source.
« La réforme des visas de sortie et de retour permet aux travailleurs expatriés de voyager (…) sans l’approbation de l’employeur qui sera notifié électroniquement de leur départ », a déclaré le ministère.
Les étrangers pourront obtenir un « visa de sortie définitive » sans l’accord de l’employeur et « avec toutes les garanties financières ou autres liées à la rupture du contrat de travail », a-t-il ajouté.
Selon Sattam Alharbi, ministre adjoint des Ressources humaines, ce visa abolira de fait la disposition consistant à déclarer l’employé en fuite, ce qui lui fait risquer la prison ou l’expulsion.
« Ce ne sont pas de petits changements, c’est énorme », a déclaré Sattam Alharbi à l’agence Bloomberg mercredi.
« Nous voulons attirer les talents, améliorer les conditions de travail et rendre le marché du travail saoudien plus dynamique et plus productif », a-t-il ajouté.
Il a toutefois indiqué que les nouvelles réglementations ne s’appliqueraient pas aux quelque 3,7 millions employés de maison.
Avec les restrictions sur les déplacements liées à la pandémie du nouveau coronavirus, des centaines de milliers de travailleurs clandestins pourraient rester bloqués en Arabie saoudite, affirment des ONG de défense des droits humains.